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CP 01986 Marcel Proust à Robert Dreyfus [le 28 ou 29 juin 1909]

Surlignage

Cher Robert

Tu es trop gentil de m’avoir
envoyé ton livre, on n’envoie pas
les livres de luxe comme cela. Quelle
publication ravissante à regarder, et
à lire ! Je suis tellement brisé en ce
moment que je ne relirai pas tout,
tout de suite ; mais je ne le quitterai
jamais tout à fait. La préface dédicace est
d’un « tour » exquis. Il a de la
chance ce Mr et ses collections ont



leur « fatum ». Je pense à tous les
gens que tu as fait connaître,
Gobineau, Weill, des romains et
des républicains, M. de la Basse-
tière
, et moi ! Est-ce que je me
trompe il me semble que tu ne dis pas
que Céleste Mogador fut Céleste
de Chabrillan, et, ce qui serait
plus grave, que Jenny Colon fut
la passion, le malheur, la folie,
l’héroïne de Gérard de Nerval.
Mais tu dois le dire ! Je ne te
cacherai pas que toutes ces femmes celles

en pantalons et celles en jupes me troublent ex-
trêmement. Tu sais que tes D sont simplement
« épatants ». J’ai eu de l’incertitude sur les
tout premiers, je crois que je te l’ai dit, un
grand goût pour ceux qui ont suivi. Mais cela
ne se compare plus. C’est maintenant d’une
maîtrise qui me touche plus que (je ne vais
pas pouvoir en sortir) je veux dire que ce que le plus
grand prix qu’elle a pour moi, c’est qu’elle te

permet sans réticence et « façons » de laisser passer
énormément de toi, d’éliminer tous les élé-
ments de ta pensée et de ta sensibilité. Comme
tu es plus maître de toi, tu es plus toi. Voilà ce
que je veux dire. Et j’ai peur que tu ne
puisses me dire : « C’est clair ! ». Je
t’avais fait (« histoire de rigoler ») un
pastiche d’Adam (Paul, le dégoût
que m’inspire Juliette, ne me permettrait pas
le pastiche) je ne sais si je te l’ai envoyé.
Quelle drôle de manière d’écrire a ce célèbre

prosateur. Ta revue jouée par
Haas à Mouchy m’a tiré des
larmes.J’ai écrit dernièrement
à J. Bizet qui ne m’a pas
répondu. Comme je lui demandais ce
que je lui devais, peut’être pense-
t-il que le silence est une
délicatesse. En ce cas il est stupide
d’autant plus que cela me prive de
l’adresse de Jotien. On m’a
dit que Madame Straus allait
« tout à fait bien ». Je n’ose pas

le croire, comme les choses qui rendraient
si heureux. Et toi mon cher
Robert es-tu content des deux
santés qui te sont indispensables ?
Et de la tienne. Cela doit être
assez fatiguant ce journalisme aigu
joint au reste. Connais-tu
(oui, je crois) Me Philippi née
Fava. Je l’ai vue une fois à
Cabourg et pas depuis. Et voilà
que je m’en sens un tout petit peu

amoureux. Un tout petit peu seulement.
Il me semble qu’elle a une peau brune et des
yeux doux. Enfin elle me plaît. Je ne sais
pas du tout pourquoi je te dis cela ni pourquoi
mort de fatigue je t’écris si longuement. J’
ai peur de ne pas pouvoir aller à
Cabourg. _ _ _ _ _

Ton Marcel

Surlignage

Cher Robert

Tu es trop gentil de m’avoir envoyé ton livre, on n’envoie pas les livres de luxe comme cela. Quelle publication ravissante à regarder, et à lire ! Je suis tellement brisé en ce moment que je ne relirai pas tout, tout de suite ; mais je ne le quitterai jamais tout à fait. La dédicace est d’un « tour » exquis. Il a de la chance ce monsieur et ses collections ont leur « fatum ». Je pense à tous les gens que tu as fait connaître, Gobineau, Weill, des romains et des républicains, M. de la Bassetière, et moi ! Est-ce que je me trompe il me semble que tu ne dis pas que Céleste Mogador fut Céleste de Chabrillan, et, ce qui serait plus grave, que Jenny Colon fut la passion, le malheur, la folie, l’héroïne de Gérard de Nerval. Mais tu dois le dire ! Je ne te cacherai pas que toutes ces femmes celles en pantalons et celles en jupes me troublent extrêmement. Tu sais que tes D sont simplement « épatants ». J’ai eu de l’incertitude sur les tout premiers, je crois que je te l’ai dit, un grand goût pour ceux qui ont suivi. Mais cela ne se compare plus. C’est maintenant d’une maîtrise qui me touche plus que (je ne vais pas pouvoir en sortir) je veux dire que le plus grand prix qu’elle a pour moi, c’est qu’elle te permet sans réticence et « façons » de laisser passer énormément de toi, d’éliminer tous les éléments de ta pensée et de ta sensibilité. Comme tu es plus maître de toi, tu es plus toi. Voilà ce que je veux dire. Et j’ai peur que tu ne puisses me dire : « C’est clair ! ». Je t’avais fait (« histoire de rigoler ») un pastiche d’Adam (Paul, le dégoût que m’inspire Juliette, ne me permettrait pas le pastiche) je ne sais si je te l’ai envoyé. Quelle drôle de manière d’écrire a ce célèbre prosateur. Ta revue jouée par Haas à Mouchy m’a tiré des larmes.

J’ai écrit dernièrement à J. Bizet qui ne m’a pas répondu. Comme je lui demandais ce que je lui devais, peut-être pense-t-il que le silence est une délicatesse. En ce cas il est stupide d’autant plus que cela me prive de l’adresse de Jotien. On m’a dit que Madame Straus allait « tout à fait bien ». Je n’ose pas le croire, comme les choses qui rendraient si heureux. Et toi mon cher Robert es-tu content des deux santés qui te sont indispensables ? Et de la tienne. Cela doit être assez fatiguant ce journalisme aigu joint au reste. Connais-tu (oui, je crois) Mme Philippi née Fava. Je l’ai vue une fois à Cabourg et pas depuis. Et voilà que je m’en sens un tout petit peu amoureux. Un tout petit peu seulement. Il me semble qu’elle a une peau brune et des yeux doux. Enfin elle me plaît. Je ne sais pas du tout pourquoi je te dis cela ni pourquoi mort de fatigue je t’écris si longuement. J’ai peur de ne pas pouvoir aller à Cabourg.

Ton Marcel

Note n°1
Lettre datée d’après lʼenveloppe qui pourrait y être associée (CP 90015), portant le cachet postal dʼenvoi : « PA[RIS 118] / R. DʼAMSTERDAM / 17 45 / 29 6 / 09 » (NAF 19772, f. 144r-v). Cette lettre a dû être écrite [le 28 ou le 29 juin 1909], voir les remerciements pour un livre du destinataire, la note 2 ci-après et les citations du livre. [PK, JA]
Note n°2
Il s’agit de Petite histoire de la revue de fin d’année (Paris, Eugène Fasquelle, 1909 ; dépôt légal du 16 juillet 1909). Le livre contient de nombreux portraits et gravures. Le texte avait paru dans le supplément littéraire du Figaro sous le titre « Petite histoire de la revue de fin d’année » du 22 février au 6 juin 1908. Proust en avait lu la publication en feuilleton. Voir les lettres de Proust à Dreyfus redatées [entre le 22 et le 24 février 1908] et [entre le 25 et le 29 février 1908] (CP 01759 ; Kolb, VIII, n°15, note 2 et CP 01761 ; Kolb, VIII, n°17, note 4). [PK, FL]
Note n°3
Lʼouvrage de Dreyfus, contrairement à la première publication dans Le Figaro, est en effet abondamment illustré. Lʼétat de lʼexemplaire de Proust, qui a été retrouvé dans sa bibliothèque, prouve une consultation très régulière de cet ouvrage (voir N. Mauriac Dyer, « Proust aux revues : La naissance de Miss Sacripant », LʼEsprit créateur, Johns Hopkins University Press, Volume 62, Number 3, Fall 2022, p. 14). [JA, NM]
Note n°4
Proust s’aperçoit que le livre contient une dédicace d’une page et demie (p. VII) et une préface (p. IX). Voir la note suivante. [PK]
Note n°5
L’auteur exprime, dans une lettre-dédicace (p. VII) adressée : À Monsieur le Comte Henry de la Bassetière, sa reconnaissance pour la permission d’examiner la collection où il a puisé la matière du livre. — Le collectionneur demeurait rue Godot-de-Mauroy, 1, et au château de Saumery, Huisseau-sur-Cosson, près de Blois. Il était membre du Jockey-Club. Annuaire des Châteaux, 1906, I, 406 ; Tout-Paris, 1909, p. 319. [PK]
Note n°6
Allusion à l’aphorisme de Terentianus Maurus, grammairien latin du IIe siècle : Habent sua fata libelli (Les livres ont leur destinée). [PK]
Note n°7
Voir la lettre de Proust à Dreyfus du [14 mai 1905] (CP 01204 ; Kolb, V, n°67, note 3). Il sʼagit de La Vie et les prophéties du comte de Gobineau, Cahiers de la quinzaine, série 6, cahier 16, mai 1905. [PK, JA]
Note n°8
Voir la lettre de Proust à Dreyfus du [mercredi soir 29 janvier 1908] (CP 01753 ; Kolb, VIII, n°9, note 4. Robert Dreyfus avait écrit en 1908 un ouvrage intitulé Alexandre Weill, ou le prophète du faubourg Saint-Honoré (1811-1899), série « Vies des hommes obscurs », Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 9, 1908. [PK, JA]
Note n°9
Voir la lettre de Proust à Dreyfus dʼ[entre le 24 et 29 octobre 1898] (CP 00476 ; Kolb, II, n°170, note 2). Il sʼagit de lʼouvrage tiré de sa thèse de doctorat en droit : Essai sur les lois agraires sous la république romaine (Paris, Calmann-Lévy, 1898). [PK, JA]
Note n°10
Voir la note 5 ci-dessus. [PK]
Note n°11
Dans sa rubrique du Figaro, « Note dʼun Parisien » du 17 avril 1909, Dreyfus avait signalé les pastiches de Proust. Voir la lettre de Proust à Dreyfus du 17 avril 1909 (CP 01962 ; Kolb, IX, 37). [PK]
Note n°12génétique
Lʼouvrage de Robert Dreyfus donne seulement une mention de « la belle Céleste Mogador, “reine des bals du Prado” », et, plus loin, une gravure montrant : « Mademoiselle Céleste, des Variétés, dans Les Reines des Bals publics (1845) ». Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 185 et p. 190. Dans le Cahier 28, vers le printemps de 1910, Proust sʼinspire de cette gravure pour décrire le portrait de Miss Sacripant qui figurera dans À lʼombre des jeunes filles en fleurs (II, p. 203) : « Cependant j’avais retourné une jolie aquarelle, [c’]était un petit portrait de petite actrice ou de grande cocotte comme il y en avait à la fin de l’empire, un petit feutre d’homme mais bordé d’un rang de pensées sur des cheveux assez courts, de beaux yeux dilatés et mélancoliques, une maigreur qui accusait la grosseur de la bouche et la saillie des joues, un[e] petite veste presque d’homme, une jupe toute simple comme aujourd’hui une femme de chambre ne s’en content[erait plus] bordée du même rang de pensée[s] qu’il y avait au bas du feutre. […] Il parut mécontent que je l’aie retourné j’avais déjà aperçu Miss Sacripant 1873. [“] Oh c’est une pochade de jeunesse dit-il, ce n’est rien, c’était un costume dans une revue. Tout cela est bien loin”. » (transcription simplifiée, Cahier 28, f. 56v). Voir Nathalie Mauriac Dyer, article cité ci-dessus, p. 15. — Céleste Mogador est le pseudonyme de Céleste Vénard, qui épousa en 1854 Lionel de Moreton comte de Chabrillan. Romancière et reine du demi-monde de la monarchie de Juillet, elle venait de mourir le 17 février 1909. Elle est mentionnée dans le Cahier 1, f. 29v-28v (Essais, p. 832). Le nom de Chabrillan est également noté dans lʼAgenda 1906 quelques semaines plus tard (Marcel Proust, LʼAgenda 1906, édition de N. Mauriac Dyer, F. Leriche, P. Wise et G. Fau, f. 10). [PK, NM, JA]
Note n°13génétique
Robert Dreyfus évoque Jenny Colon dans le chapitre déjà cité, comme ayant joué le rôle de « la Concurrence » dans Le Magasin pittoresque, revue du Palais Royal de 1833 ; on y trouve aussi deux portraits d’elle (Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 176-178) mais ses relations avec Nerval ne sont pas évoquées. Proust a probablement lu le récit des rapports de Nerval avec elle que donne Gauthier-Ferrières, dans son livre Gérard de Nerval : la vie et lʼœuvre (1808-1855), Paris, Alphonse Lemerre, 1906, p. 63 et suivantes. Un article dʼArvède Barine publié le 1er novembre 1897 dans la Revue des deux mondes faisait déjà la comparaison entre Adrienne et Jenny Colon (« Essais de littérature pathologique. La Folie - Gérard de Nerval », p. 821 et suivantes ; voir P.-L. Rey, « Proust lecteur de Nerval » , BIP, n° 30, 1999, p. 22). Proust avait pris des notes sur Nerval dès lʼautomne de 1908 dans le Carnet 1, f. 13v-14r (Carnets, p. 54-55 ; Essais, p. 859-860) mais cʼest en 1909, au cours du printemps puis de lʼété de 1909, quʼil développe une réflexion suivie sur lʼécrivain dans le Cahier 5, f. 6r et suivants (Essais, p. 860-867) puis dans le Cahier 6, f. 33r et suivants (Essais, p. 867-869). [PK, JA]
Note n°14
On pourrait penser notamment à la première des quatre vignettes sous lesquelles figure la légende « Petites actrices (vers 1860) ». Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 281. Voir lʼarticle de N. Mauriac Dyer déjà cité, p. 14. Le volume contient de nombreuses autres gravures montrant des actrices en pantalons, notamment Mlle Minette en costume turc (p. 61), Mlle Willemen en costume masculin (p. 169), Mme Céleste des Variétés, en pantalons (p. 190, voir note 12) ; Mlle Octave, en Eve (p. 207), Mlle Virginie Duclay (p. 253), Mlle Finette (p. 285 et p. 291), Mlle Esther, des Variétés, en militaire (p. 330). [PK, NM, JA]
Note n°15
Il sʼagit de la rubrique de Robert Dreyfus dans Le Figaro, « Notes d’un Parisien », quʼil signait « D ». Voir la lettre de Proust à Dreyfus datée du [21 ou 22 mars 1909] (CP 01957 ; Kolb, IX, n°32, note 2). [PK, JA]
Note n°16
Allusion au mot, devenu légendaire, d’Alphonse Humbert, à la séance du 7 juillet 1898 à la Chambre des Députés, interpellation de Castelin sur l’affaire Dreyfus. Cavaignac, ministre de la Guerre, déclare qu’il apporte la preuve de la culpabilité de Dreyfus. Il lit le texte d’une lettre d’octobre 1896 (faux Henry) ainsi conçue : « J’ai lu qu’un député va interpeller Dreyfus. Si (ici un membre de phrase que je ne puis lire) je dirai que jamais j’avais des relations avec ce juif. C’est entendu. Si on vous demande, dites comme ça, car il ne faut pas que on [sic] sache jamais personne ce qui est arrivé avec lui ». Alphonse Humbert s’écria  : « C’est clair ! » (P. Desachy, Répertoire de l’affaire Dreyfus, p.181. Reinach, dans son récit de la séance en question, ajoute à propos de la lecture des documents : « Un frisson passa sur la Chambre, des exclamations retentirent, d’horreur ou de joie patriotique ; la conviction fut unanime, foudroyante ; pas un de ces six cents députés ne s’avisa que Pellieux, il y a six mois, avait déjà produit cette même pièce ; que Scheurer, Picquart, vingt journalistes l’avaient dénoncée comme un faux ». Histoire de l’affaire Dreyfus, IV, Paris, Eugène Fasquelle, 1904, p. 25. [PK]
Note n°17
Il s’agit de Juliette Adam, épouse en premières noces de l’avocat La Messine, auteur de romans et journalistes, fondatrice de la Nouvelle Revue. Elle était nationaliste : Léon Daudet fait son panégyrique et l’appelle « ma chère patronne ». Souvenirs des milieurs littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Nouvelle Librairie nationale, 1915, 3e série, p. 231. [PK]
Note n°18
Allusion à Charles Haas, un des modèles de Swann, mentionné dans le livre du destinataire parmi les interprètes d’une revue, Les Cascades de Mouchy, que le marquis de Massa avait donné au château de Mouchy le 19 décembre 1863, avec le comte et la comtesse de Pourtalès, le marquis et la marquise de Galliffet, le duc de Mouchy et quelques autres. Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 308. [PK]
Note n°19
Proust fait plusieurs fois allusion à ce chauffeur de taxi de la compagnie des Taximètres de Monaco dirigée par Jacques Bizet en l’appelant « Jossien ». Voir la lettre de Proust à Mme Straus datée du [mardi 8 octobre 1907] (CP 01715 ; Kolb, VII, n°162, note 8). [PK, FL]
Note n°20
Lʼactrice Jeanne de Fava avait épousé en 1904 un ami de jeunesse de Proust, Émile Philippi (voir N. Mauriac Dyer, « Une photographie de classe à Condorcet et un ami oublié : Émile Philippi », BMP, 2017, p. 49-51). — Sa présence à Cabourg est signalée en effet dans Le Figaro du 13 août 1907 (« À Travers Paris », p. 1). Son nom est également mentionné parmi les invités de la réception donnée par Montesquiou le 18 juin 1909. Voir la lettre de Proust à Montesquiou datée du [19 juin 1909] (CP 01982 ; Kolb, IX, n°57, note 2) et Le Figaro (« L’Adieu des Muses », p. 1). [PK, NM, JA]
Note
Robert Dreyfus Le Figaro Notes d’un Parisien
Note
Paul Adam, qui écrivait au Gaulois, au Journal, à lʼÉclair, à la Revue de Paris, à la Nouvelle Revue, au Figaro. Le Figaro venait d’achever la publication en feuilleton de son ouvrage Le Trust, paru du er avril au 24 juin 1909. Voir la lettre de Proust à Lucien Muhlfeld datée de [Juillet - début août 1897](CP 00437 ; Kolb,II, n°131, note 5). — Le pastiche en question n’a pas été retrouvé.
Note
Marquis de Massa Les Cascades de Mouchy 1863


Mots-clefs :affaire Dreyfusarts de la scènedocumentationélogegenèsepastichepresseréception
Date de mise en ligne : August 26, 2024 15:36
Date de la dernière mise à jour : August 26, 2024 15:36
Surlignage

Cher Robert

Tu es trop gentil de m’avoir
envoyé ton livre, on n’envoie pas
les livres de luxe comme cela. Quelle
publication ravissante à regarder, et
à lire ! Je suis tellement brisé en ce
moment que je ne relirai pas tout,
tout de suite ; mais je ne le quitterai
jamais tout à fait. La préface dédicace est
d’un « tour » exquis. Il a de la
chance ce Mr et ses collections ont



leur « fatum ». Je pense à tous les
gens que tu as fait connaître,
Gobineau, Weill, des romains et
des républicains, M. de la Basse-
tière
, et moi ! Est-ce que je me
trompe il me semble que tu ne dis pas
que Céleste Mogador fut Céleste
de Chabrillan, et, ce qui serait
plus grave, que Jenny Colon fut
la passion, le malheur, la folie,
l’héroïne de Gérard de Nerval.
Mais tu dois le dire ! Je ne te
cacherai pas que toutes ces femmes celles

en pantalons et celles en jupes me troublent ex-
trêmement. Tu sais que tes D sont simplement
« épatants ». J’ai eu de l’incertitude sur les
tout premiers, je crois que je te l’ai dit, un
grand goût pour ceux qui ont suivi. Mais cela
ne se compare plus. C’est maintenant d’une
maîtrise qui me touche plus que (je ne vais
pas pouvoir en sortir) je veux dire que ce que le plus
grand prix qu’elle a pour moi, c’est qu’elle te

permet sans réticence et « façons » de laisser passer
énormément de toi, d’éliminer tous les élé-
ments de ta pensée et de ta sensibilité. Comme
tu es plus maître de toi, tu es plus toi. Voilà ce
que je veux dire. Et j’ai peur que tu ne
puisses me dire : « C’est clair ! ». Je
t’avais fait (« histoire de rigoler ») un
pastiche d’Adam (Paul, le dégoût
que m’inspire Juliette, ne me permettrait pas
le pastiche) je ne sais si je te l’ai envoyé.
Quelle drôle de manière d’écrire a ce célèbre

prosateur. Ta revue jouée par
Haas à Mouchy m’a tiré des
larmes.J’ai écrit dernièrement
à J. Bizet qui ne m’a pas
répondu. Comme je lui demandais ce
que je lui devais, peut’être pense-
t-il que le silence est une
délicatesse. En ce cas il est stupide
d’autant plus que cela me prive de
l’adresse de Jotien. On m’a
dit que Madame Straus allait
« tout à fait bien ». Je n’ose pas

le croire, comme les choses qui rendraient
si heureux. Et toi mon cher
Robert es-tu content des deux
santés qui te sont indispensables ?
Et de la tienne. Cela doit être
assez fatiguant ce journalisme aigu
joint au reste. Connais-tu
(oui, je crois) Me Philippi née
Fava. Je l’ai vue une fois à
Cabourg et pas depuis. Et voilà
que je m’en sens un tout petit peu

amoureux. Un tout petit peu seulement.
Il me semble qu’elle a une peau brune et des
yeux doux. Enfin elle me plaît. Je ne sais
pas du tout pourquoi je te dis cela ni pourquoi
mort de fatigue je t’écris si longuement. J’
ai peur de ne pas pouvoir aller à
Cabourg. _ _ _ _ _

Ton Marcel

Surlignage

Cher Robert

Tu es trop gentil de m’avoir envoyé ton livre, on n’envoie pas les livres de luxe comme cela. Quelle publication ravissante à regarder, et à lire ! Je suis tellement brisé en ce moment que je ne relirai pas tout, tout de suite ; mais je ne le quitterai jamais tout à fait. La dédicace est d’un « tour » exquis. Il a de la chance ce monsieur et ses collections ont leur « fatum ». Je pense à tous les gens que tu as fait connaître, Gobineau, Weill, des romains et des républicains, M. de la Bassetière, et moi ! Est-ce que je me trompe il me semble que tu ne dis pas que Céleste Mogador fut Céleste de Chabrillan, et, ce qui serait plus grave, que Jenny Colon fut la passion, le malheur, la folie, l’héroïne de Gérard de Nerval. Mais tu dois le dire ! Je ne te cacherai pas que toutes ces femmes celles en pantalons et celles en jupes me troublent extrêmement. Tu sais que tes D sont simplement « épatants ». J’ai eu de l’incertitude sur les tout premiers, je crois que je te l’ai dit, un grand goût pour ceux qui ont suivi. Mais cela ne se compare plus. C’est maintenant d’une maîtrise qui me touche plus que (je ne vais pas pouvoir en sortir) je veux dire que le plus grand prix qu’elle a pour moi, c’est qu’elle te permet sans réticence et « façons » de laisser passer énormément de toi, d’éliminer tous les éléments de ta pensée et de ta sensibilité. Comme tu es plus maître de toi, tu es plus toi. Voilà ce que je veux dire. Et j’ai peur que tu ne puisses me dire : « C’est clair ! ». Je t’avais fait (« histoire de rigoler ») un pastiche d’Adam (Paul, le dégoût que m’inspire Juliette, ne me permettrait pas le pastiche) je ne sais si je te l’ai envoyé. Quelle drôle de manière d’écrire a ce célèbre prosateur. Ta revue jouée par Haas à Mouchy m’a tiré des larmes.

J’ai écrit dernièrement à J. Bizet qui ne m’a pas répondu. Comme je lui demandais ce que je lui devais, peut-être pense-t-il que le silence est une délicatesse. En ce cas il est stupide d’autant plus que cela me prive de l’adresse de Jotien. On m’a dit que Madame Straus allait « tout à fait bien ». Je n’ose pas le croire, comme les choses qui rendraient si heureux. Et toi mon cher Robert es-tu content des deux santés qui te sont indispensables ? Et de la tienne. Cela doit être assez fatiguant ce journalisme aigu joint au reste. Connais-tu (oui, je crois) Mme Philippi née Fava. Je l’ai vue une fois à Cabourg et pas depuis. Et voilà que je m’en sens un tout petit peu amoureux. Un tout petit peu seulement. Il me semble qu’elle a une peau brune et des yeux doux. Enfin elle me plaît. Je ne sais pas du tout pourquoi je te dis cela ni pourquoi mort de fatigue je t’écris si longuement. J’ai peur de ne pas pouvoir aller à Cabourg.

Ton Marcel

Note n°1
Lettre datée d’après lʼenveloppe qui pourrait y être associée (CP 90015), portant le cachet postal dʼenvoi : « PA[RIS 118] / R. DʼAMSTERDAM / 17 45 / 29 6 / 09 » (NAF 19772, f. 144r-v). Cette lettre a dû être écrite [le 28 ou le 29 juin 1909], voir les remerciements pour un livre du destinataire, la note 2 ci-après et les citations du livre. [PK, JA]
Note n°2
Il s’agit de Petite histoire de la revue de fin d’année (Paris, Eugène Fasquelle, 1909 ; dépôt légal du 16 juillet 1909). Le livre contient de nombreux portraits et gravures. Le texte avait paru dans le supplément littéraire du Figaro sous le titre « Petite histoire de la revue de fin d’année » du 22 février au 6 juin 1908. Proust en avait lu la publication en feuilleton. Voir les lettres de Proust à Dreyfus redatées [entre le 22 et le 24 février 1908] et [entre le 25 et le 29 février 1908] (CP 01759 ; Kolb, VIII, n°15, note 2 et CP 01761 ; Kolb, VIII, n°17, note 4). [PK, FL]
Note n°3
Lʼouvrage de Dreyfus, contrairement à la première publication dans Le Figaro, est en effet abondamment illustré. Lʼétat de lʼexemplaire de Proust, qui a été retrouvé dans sa bibliothèque, prouve une consultation très régulière de cet ouvrage (voir N. Mauriac Dyer, « Proust aux revues : La naissance de Miss Sacripant », LʼEsprit créateur, Johns Hopkins University Press, Volume 62, Number 3, Fall 2022, p. 14). [JA, NM]
Note n°4
Proust s’aperçoit que le livre contient une dédicace d’une page et demie (p. VII) et une préface (p. IX). Voir la note suivante. [PK]
Note n°5
L’auteur exprime, dans une lettre-dédicace (p. VII) adressée : À Monsieur le Comte Henry de la Bassetière, sa reconnaissance pour la permission d’examiner la collection où il a puisé la matière du livre. — Le collectionneur demeurait rue Godot-de-Mauroy, 1, et au château de Saumery, Huisseau-sur-Cosson, près de Blois. Il était membre du Jockey-Club. Annuaire des Châteaux, 1906, I, 406 ; Tout-Paris, 1909, p. 319. [PK]
Note n°6
Allusion à l’aphorisme de Terentianus Maurus, grammairien latin du IIe siècle : Habent sua fata libelli (Les livres ont leur destinée). [PK]
Note n°7
Voir la lettre de Proust à Dreyfus du [14 mai 1905] (CP 01204 ; Kolb, V, n°67, note 3). Il sʼagit de La Vie et les prophéties du comte de Gobineau, Cahiers de la quinzaine, série 6, cahier 16, mai 1905. [PK, JA]
Note n°8
Voir la lettre de Proust à Dreyfus du [mercredi soir 29 janvier 1908] (CP 01753 ; Kolb, VIII, n°9, note 4. Robert Dreyfus avait écrit en 1908 un ouvrage intitulé Alexandre Weill, ou le prophète du faubourg Saint-Honoré (1811-1899), série « Vies des hommes obscurs », Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 9, 1908. [PK, JA]
Note n°9
Voir la lettre de Proust à Dreyfus dʼ[entre le 24 et 29 octobre 1898] (CP 00476 ; Kolb, II, n°170, note 2). Il sʼagit de lʼouvrage tiré de sa thèse de doctorat en droit : Essai sur les lois agraires sous la république romaine (Paris, Calmann-Lévy, 1898). [PK, JA]
Note n°10
Voir la note 5 ci-dessus. [PK]
Note n°11
Dans sa rubrique du Figaro, « Note dʼun Parisien » du 17 avril 1909, Dreyfus avait signalé les pastiches de Proust. Voir la lettre de Proust à Dreyfus du 17 avril 1909 (CP 01962 ; Kolb, IX, 37). [PK]
Note n°12génétique
Lʼouvrage de Robert Dreyfus donne seulement une mention de « la belle Céleste Mogador, “reine des bals du Prado” », et, plus loin, une gravure montrant : « Mademoiselle Céleste, des Variétés, dans Les Reines des Bals publics (1845) ». Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 185 et p. 190. Dans le Cahier 28, vers le printemps de 1910, Proust sʼinspire de cette gravure pour décrire le portrait de Miss Sacripant qui figurera dans À lʼombre des jeunes filles en fleurs (II, p. 203) : « Cependant j’avais retourné une jolie aquarelle, [c’]était un petit portrait de petite actrice ou de grande cocotte comme il y en avait à la fin de l’empire, un petit feutre d’homme mais bordé d’un rang de pensées sur des cheveux assez courts, de beaux yeux dilatés et mélancoliques, une maigreur qui accusait la grosseur de la bouche et la saillie des joues, un[e] petite veste presque d’homme, une jupe toute simple comme aujourd’hui une femme de chambre ne s’en content[erait plus] bordée du même rang de pensée[s] qu’il y avait au bas du feutre. […] Il parut mécontent que je l’aie retourné j’avais déjà aperçu Miss Sacripant 1873. [“] Oh c’est une pochade de jeunesse dit-il, ce n’est rien, c’était un costume dans une revue. Tout cela est bien loin”. » (transcription simplifiée, Cahier 28, f. 56v). Voir Nathalie Mauriac Dyer, article cité ci-dessus, p. 15. — Céleste Mogador est le pseudonyme de Céleste Vénard, qui épousa en 1854 Lionel de Moreton comte de Chabrillan. Romancière et reine du demi-monde de la monarchie de Juillet, elle venait de mourir le 17 février 1909. Elle est mentionnée dans le Cahier 1, f. 29v-28v (Essais, p. 832). Le nom de Chabrillan est également noté dans lʼAgenda 1906 quelques semaines plus tard (Marcel Proust, LʼAgenda 1906, édition de N. Mauriac Dyer, F. Leriche, P. Wise et G. Fau, f. 10). [PK, NM, JA]
Note n°13génétique
Robert Dreyfus évoque Jenny Colon dans le chapitre déjà cité, comme ayant joué le rôle de « la Concurrence » dans Le Magasin pittoresque, revue du Palais Royal de 1833 ; on y trouve aussi deux portraits d’elle (Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 176-178) mais ses relations avec Nerval ne sont pas évoquées. Proust a probablement lu le récit des rapports de Nerval avec elle que donne Gauthier-Ferrières, dans son livre Gérard de Nerval : la vie et lʼœuvre (1808-1855), Paris, Alphonse Lemerre, 1906, p. 63 et suivantes. Un article dʼArvède Barine publié le 1er novembre 1897 dans la Revue des deux mondes faisait déjà la comparaison entre Adrienne et Jenny Colon (« Essais de littérature pathologique. La Folie - Gérard de Nerval », p. 821 et suivantes ; voir P.-L. Rey, « Proust lecteur de Nerval » , BIP, n° 30, 1999, p. 22). Proust avait pris des notes sur Nerval dès lʼautomne de 1908 dans le Carnet 1, f. 13v-14r (Carnets, p. 54-55 ; Essais, p. 859-860) mais cʼest en 1909, au cours du printemps puis de lʼété de 1909, quʼil développe une réflexion suivie sur lʼécrivain dans le Cahier 5, f. 6r et suivants (Essais, p. 860-867) puis dans le Cahier 6, f. 33r et suivants (Essais, p. 867-869). [PK, JA]
Note n°14
On pourrait penser notamment à la première des quatre vignettes sous lesquelles figure la légende « Petites actrices (vers 1860) ». Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 281. Voir lʼarticle de N. Mauriac Dyer déjà cité, p. 14. Le volume contient de nombreuses autres gravures montrant des actrices en pantalons, notamment Mlle Minette en costume turc (p. 61), Mlle Willemen en costume masculin (p. 169), Mme Céleste des Variétés, en pantalons (p. 190, voir note 12) ; Mlle Octave, en Eve (p. 207), Mlle Virginie Duclay (p. 253), Mlle Finette (p. 285 et p. 291), Mlle Esther, des Variétés, en militaire (p. 330). [PK, NM, JA]
Note n°15
Il sʼagit de la rubrique de Robert Dreyfus dans Le Figaro, « Notes d’un Parisien », quʼil signait « D ». Voir la lettre de Proust à Dreyfus datée du [21 ou 22 mars 1909] (CP 01957 ; Kolb, IX, n°32, note 2). [PK, JA]
Note n°16
Allusion au mot, devenu légendaire, d’Alphonse Humbert, à la séance du 7 juillet 1898 à la Chambre des Députés, interpellation de Castelin sur l’affaire Dreyfus. Cavaignac, ministre de la Guerre, déclare qu’il apporte la preuve de la culpabilité de Dreyfus. Il lit le texte d’une lettre d’octobre 1896 (faux Henry) ainsi conçue : « J’ai lu qu’un député va interpeller Dreyfus. Si (ici un membre de phrase que je ne puis lire) je dirai que jamais j’avais des relations avec ce juif. C’est entendu. Si on vous demande, dites comme ça, car il ne faut pas que on [sic] sache jamais personne ce qui est arrivé avec lui ». Alphonse Humbert s’écria  : « C’est clair ! » (P. Desachy, Répertoire de l’affaire Dreyfus, p.181. Reinach, dans son récit de la séance en question, ajoute à propos de la lecture des documents : « Un frisson passa sur la Chambre, des exclamations retentirent, d’horreur ou de joie patriotique ; la conviction fut unanime, foudroyante ; pas un de ces six cents députés ne s’avisa que Pellieux, il y a six mois, avait déjà produit cette même pièce ; que Scheurer, Picquart, vingt journalistes l’avaient dénoncée comme un faux ». Histoire de l’affaire Dreyfus, IV, Paris, Eugène Fasquelle, 1904, p. 25. [PK]
Note n°17
Il s’agit de Juliette Adam, épouse en premières noces de l’avocat La Messine, auteur de romans et journalistes, fondatrice de la Nouvelle Revue. Elle était nationaliste : Léon Daudet fait son panégyrique et l’appelle « ma chère patronne ». Souvenirs des milieurs littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Nouvelle Librairie nationale, 1915, 3e série, p. 231. [PK]
Note n°18
Allusion à Charles Haas, un des modèles de Swann, mentionné dans le livre du destinataire parmi les interprètes d’une revue, Les Cascades de Mouchy, que le marquis de Massa avait donné au château de Mouchy le 19 décembre 1863, avec le comte et la comtesse de Pourtalès, le marquis et la marquise de Galliffet, le duc de Mouchy et quelques autres. Petite histoire de la revue de fin d’année, p. 308. [PK]
Note n°19
Proust fait plusieurs fois allusion à ce chauffeur de taxi de la compagnie des Taximètres de Monaco dirigée par Jacques Bizet en l’appelant « Jossien ». Voir la lettre de Proust à Mme Straus datée du [mardi 8 octobre 1907] (CP 01715 ; Kolb, VII, n°162, note 8). [PK, FL]
Note n°20
Lʼactrice Jeanne de Fava avait épousé en 1904 un ami de jeunesse de Proust, Émile Philippi (voir N. Mauriac Dyer, « Une photographie de classe à Condorcet et un ami oublié : Émile Philippi », BMP, 2017, p. 49-51). — Sa présence à Cabourg est signalée en effet dans Le Figaro du 13 août 1907 (« À Travers Paris », p. 1). Son nom est également mentionné parmi les invités de la réception donnée par Montesquiou le 18 juin 1909. Voir la lettre de Proust à Montesquiou datée du [19 juin 1909] (CP 01982 ; Kolb, IX, n°57, note 2) et Le Figaro (« L’Adieu des Muses », p. 1). [PK, NM, JA]
Note
Robert Dreyfus Le Figaro Notes d’un Parisien
Note
Paul Adam, qui écrivait au Gaulois, au Journal, à lʼÉclair, à la Revue de Paris, à la Nouvelle Revue, au Figaro. Le Figaro venait d’achever la publication en feuilleton de son ouvrage Le Trust, paru du er avril au 24 juin 1909. Voir la lettre de Proust à Lucien Muhlfeld datée de [Juillet - début août 1897](CP 00437 ; Kolb,II, n°131, note 5). — Le pastiche en question n’a pas été retrouvé.
Note
Marquis de Massa Les Cascades de Mouchy 1863


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Date de mise en ligne : August 26, 2024 15:36
Date de la dernière mise à jour : August 26, 2024 15:36
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